Il y a quelques jours, le sélectionneur de l’équipe de France, Andrea Giani, a dévoilé la liste des 15 joueurs retenus pour poursuivre la préparation au Japon, à Okinawa, avant de s’envoler pour les Philippines, où les Bleus débuteront leur Championnat du monde le 14 septembre contre la Corée du Sud. Dans ce groupe, figurent 11 des 12 champions olympiques de Paris. Le seul absent : Kévin Tillie. Une décision qui a surpris de nombreux supporters, tant le réceptionneur-attaquant, fort de ses 305 sélections, reste une figure incontournable du collectif tricolore.
Présent en équipe de France depuis plus de dix ans, Tillie avait demandé à ne pas participer à la Ligue des Nations pour raisons familiales, après la naissance de son deuxième enfant en octobre 2024 : « Avec ma compagne, nous avons eu un deuxième enfant cette saison. J’en ai un autre de 5 ans, et je ne me voyais pas la laisser seule. » Conscient que ce choix pouvait compromettre sa participation au Mondial, il avait assumé ce risque : « C’était un choix risqué, mais que j’avais décidé d’assumer. »
Andrea Giani, compréhensif, lui avait néanmoins proposé de participer à la préparation en vue du Championnat du monde, estimant que son expérience serait précieuse pour le groupe. Tillie a ainsi pris part au stage de Cannes, marqué par deux victoires en amical contre la Serbie (3-1 puis 4-0). Resté très impliqué, il a maintenu sa forme physique.
Mais au moment où le staff lui a demandé s’il souhaitait être retenu pour les Philippines, sa réponse a été claire : « Ils m’ont demandé si j’étais sélectionnable ou pas, j’ai bien réfléchi et je me suis dit que c’était compliqué familialement de m’absenter plus d’un mois encore. La décision a été difficile à prendre parce que je me sentais bien et que j’avais envie d’y aller, mais je ne me sentais pas capable de m’éloigner aussi longtemps de ma compagne et de mes deux enfants »
Un choix difficile pour le double champion olympique, partagé entre son envie de jouer et ses responsabilités familiales, le Championnat du monde impliquant une longue absence, entre préparation et compétition, durant plusieurs semaines loin de ses proches. Dès le début du stage, il avait tenu à clarifier sa position auprès de ses coéquipiers, dont beaucoup sont également pères de famille : « Je leur ai dit dès le début que je n’étais pas là pour prendre la place de qui que ce soit, mais bien pour aider le groupe. » Une attitude saluée au sein du collectif tricolore.
Fin de carrière internationale ?
« Pas forcément, non, je ne ferme aucune porte, on verra comment se passera la prochaine saison. Je me sens encore très très bien, ce stage m’a d’ailleurs aidé à me rendre compte que je me sentais bien en forme et que j’étais capable de continuer. Mes enfants vont grandir, donc peut-être que ce sera plus facile à l’avenir de m’absenter, on verra. »