Il a commencé le volley à l’âge de trois ans. Aujourd’hui, du haut de ses 19 ans, Arthur Loubeyre s’apprête à vivre sa première saison en Ligue A sous les couleurs de Saint-Nazaire. Issu d’une famille de passionnés, une mère ancienne volleyeuse, deux frères également dans le volley, dont un à Tourcoing, il a toujours baigné dans cet univers. Après des débuts du côté d’Hyères, il rejoint le Pôle Espoirs de Cannes en minime 2, où il passe trois ans, avant d’intégrer le centre de formation du club en entrant au lycée. Élève en avance, après avoir sauté une classe, il montre rapidement autant de rigueur dans son parcours scolaire que dans son évolution sportive.
Deux années charnières au CNVB
Après Cannes, Arthur rejoint le Centre National de Volley-Ball, où il passe deux saisons essentielles à son développement. Il garde de bons souvenirs de cette période, en particulier de la deuxième année, bien plus aboutie que la première marquée par une blessure. Il raconte que c’est lors de cette seconde saison qu’il s’est vraiment développé « C’est là que je me suis vraiment développé, aussi bien sur le terrain que mentalement. J’ai beaucoup gagné en confiance. ». Ses performances ne passent pas inaperçues : 465 réceptions sur la saison (soit 26 par match), 56 % de réceptions positives, 32 % de parfaites, et seulement 21 erreurs.
Mais pour lui, les chiffres ne sont pas tout : “C’est vrai que les stats sont plutôt bonnes, mais ce qui comptait vraiment, c’était surtout la place que j’occupais sur le terrain.” Il partage alors le terrain cette saison là avec plusieurs espoirs du volley français comme Théo Martzluff, Adelin Nowaczyk, Yann Laurencé ou encore Andrej Jokanovic, MVP du dernier Mondial U19.
Une frustration en Bleu
Habitué du maillot tricolore en sélections jeunes, Arthur remporte l’Euro U20 en 2024, même s’il vit une compétition frustrante avec peu de temps de jeu. Cela ne freine pas son ambition : dès la fin du tournoi, il envoie un message à son coach « Je me souviens avoir directement envoyé un message à mon coach du Pôle France pour lui dire que j’étais déterminé à revenir m’entraîner dur toute l’année, avec pour objectif le Championnat du monde U21. ».
Mais une blessure vient tout bouleverser à quelques semaines du Tournoi de qualification en Géorgie. Il glisse sur un escalier partiellement construit, une erreur d’inattention qu’il reconnaît comme entièrement de sa faute. Le staff lui donne un mois pour se remettre, et il réussit à revenir à temps, mais le sélectionneur décide de ne pas le reprendre pour une question de délai. Une décision difficile à encaisser pour Arthur, qui avait sacrifié tout son été pour se soigner au plus vite. Il estime qu’il aurait préféré être fixé plus tôt « J’ai sacrifié mon été pour me soigner, en gardant espoir tout au long du processus, pour au final recevoir une décision qu’on aurait pu me donner dès le début. »
Il a dû finalement assister à l’élimination des Bleuets en quart de finale contre les États-Unis, depuis chez lui. Il reste toutefois un dernier objectif international à ses yeux : l’Euro U22 de 2026, une belle façon de clore ce cycle : « Ce serait une forme d’accomplissement, même si je n’ai jamais été titulaire lors des grandes compétitions internationales. Mais mon objectif est clair, jouer à 100 %, et terminer ce chapitre en la remportant serait la plus belle façon de clôturer cette aventure de quatre ans. »
Première saison pro avec Saint-Nazaire
Officiellement annoncé le 17 juin, Arthur rejoint Saint-Nazaire avec un contrat aspirant. En parallèle, il poursuit un BTS Communication option sport. Le choix du club est réfléchi. Il estime que c’était le meilleur projet pour lui « C’était le meilleur projet pour moi, avec une nouvelle équipe composée de nombreux jeunes joueurs. Je savais qu’à l’entraînement, tout le monde se donnerait à 100 %, et qu’il n’y a rien de mieux que ça pour progresser. » L’intégration dans le groupe se passe très bien, malgré la barrière de la langue avec certains étrangers. Dès le départ, il sent que le staff est à l’écoute et que l’ambiance générale est excellente.
Conscient de la concurrence avec Romain Devèze, libéro titulaire depuis une saison, il sait que rien ne sera offert et qu’il faudra aller chercher chaque minute sur le terrain. “C’est à moi de me battre chaque jour pour essayer de gagner du temps de jeu, puis prouver que j’ai ma place dans ce championnat.”
Le grand frère comme repère
S’il admire des références mondiales comme Jenia Grebennikov ou Taylor Sander, son vrai modèle, c’est son frère Thibault, qui a suivi le même parcours et l’a beaucoup conseillé dans ses choix. « Si j’ai réussi aujourd’hui dans le volley, c’est en partie grâce à lui. » Il souligne leur relation saine, faite de respect et de soutien, en particulier dans les moments compliqués « Le plus important c’est dans les moments durs ou il est présent pour moi. ». S’il ne devait retenir qu’un seul conseil de son grand frère : « Ce serait de penser au futur quand ça se passe mal, dans les périodes où je ne suis pas au niveau. » Cette saison, les deux frères se croiseront en Marmara SpikeLigue lors de la 6e journée à Saint-Nazaire et de la 15e à Tourcoing. Mais cette fois, ce sera comme adversaires.
En dehors du volley, Arthur reste un jeune comme les autres. Fan de NBA, de foot, de jeux vidéo sur la PlayStation avec ses amis (notamment Jules Duthoit avec qui il joue à FIFA en mixant OL et PSG), il a aussi découvert récemment une passion pour les Lego. Même s’il confie ne pas encore être à 100 % physiquement, il estime que les sensations reviennent progressivement. Il a d’ailleurs pu participer à plusieurs matchs amicaux lors de la préparation, avec un temps de jeu progressif, souvent sur les fins de matchs.
Travailleur, discret, concentré, Arthur Loubeyre possède toutes les qualités pour s’imposer à long terme au plus haut niveau. Cette première saison en Ligue A, au SNVBA, pourrait bien être celle de la révélation.