Šemso Mujanovič : « J’adore le voir sur le terrain avec le sourire, en train de prendre du plaisir à jouer au volley-ball. »

À droite sur la photo, Šemso Mujanovič, le père de Nik Mujanovic, visible à gauche. Tous deux apparaissent en costume et cravate. (Famille pour VA)
À droite sur la photo, Šemso Mujanovič, le père de Nik Mujanovic, visible à gauche. Tous deux apparaissent en costume et cravate. (Famille pour VA)
Dans une interview exclusive pour VolleyActu, Šemso Mujanovič, le père de Nik Mujanovic, s’est confié sur l’enfance de son fils. Il y partage de tendres souvenirs, parle de la personnalité de Nik et revient sur les exploits de celui qui, à 21 ans seulement, s’impose déjà comme l’un des meilleurs pointus du championnat de France.

VolleyActu : Comment décrirais-tu Nik lorsqu’il était enfant ?

Šemso Mujanovič : « Nik était un enfant très actif, il s’intéressait à beaucoup de choses : le ski, le basket, le football, le karaté, la batterie. Nik a toujours été plus grand que les autres enfants et il aimait vraiment être entouré d’autres enfants. Il a une sœur aînée, et il a toujours essayé de la rattraper dans toutes sortes d’activités et de sports ; on peut dire qu’il a toujours été compétitif. »

Tu as mentionné qu’il aimait le sport en général, et il en a pratiqué plusieurs. Est-ce toi qui as décidé de l’inscrire au volley-ball, ou a-t-il demandé lui-même ?

« C’était sa décision et son souhait de jouer au volley-ball, nous, nous préférions le basket. »

Dans votre famille, le sport a-t-il une place, et le volley en particulier ? 

« Mon opinion (et elle reste la même aujourd’hui) est que les jeunes enfants devraient pratiquer beaucoup de sports différents. Mais il est vrai que le volley-ball fait partie de notre famille : j’ai joué au volley-ball, et ma fille (la sœur de Nik) aussi, jusqu’à ses 16 ans. »

À quel âge Nik a-t-il commencé à jouer au volley-ball ?

« Je ne suis pas sûr, je pense qu’il était en quatrième année de primaire, donc probablement vers 9 ou 10 ans. »

Nik Mujanovic, casquette sur la tête, posé sur un rocher pendant des vacances en famille, alors qu’il était encore enfant. (Famille pour VA)
Nik Mujanovic, casquette sur la tête, posé sur un rocher pendant des vacances en famille, alors qu’il était encore enfant. (Famille pour VA)

Imaginiez-vous qu’il atteindrait un tel niveau quand il a commencé ?

« Non, au début, c’était juste un sport parmi d’autres qu’il voulait essayer. Mais vers 15 ans, il est venu me voir et m’a demandé à s’entraîner davantage. Alors je l’ai aidé à faire plus de travail, surtout lié à l’athlétisme : comment améliorer ses sauts, courir plus vite, gagner du muscle. Chaque année, il progressait davantage parce qu’il s’entraînait plus dur (et plus souvent) et qu’il commençait à étudier les aspects techniques du volley-ball. C’est alors que nous avons vu qu’il avait un grand potentiel, et aussi, il grandissait beaucoup. À 16 ans, il faisait presque 2 mètres. »

Parce que tu es spécialisé en athlétisme ?

« Non, je ne suis pas spécialisé en athlétisme, mais je suis professeur de sport (d’éducation physique), donc je connais un peu ce domaine. »

On sait que, enfants, on rêve beaucoup. Devenir sportif professionnel est un rêve pour beaucoup. En tant que père, que penses-tu qu’il est important de transmettre à un enfant comme Nik, qui rêvait de faire carrière dans son sport ?

« À mon avis, être un athlète professionnel, c’est très difficile. Les enfants ne savent pas ce que cela signifie vraiment d’être un joueur de volley-ball professionnel. Les déceptions quand tu perds, quand tu te blesses, quand l’entraîneur te laisse sur le banc, quand les médias critiquent ton jeu… Il y a plus de mauvais moments que de bons dans le sport professionnel. Mais c’est le rêve de Nik, donc en tant que parent, je le soutiendrai et je resterai à ses côtés. Mon message est simple : il est important de rester humble, d’être sociable avec les autres joueurs, de s’amuser et de prendre plaisir à jouer. Si tu as un rêve et que tu travailles dur, alors tu peux atteindre les étoiles. »

Nik Mujanovic, en pleine attaque au-dessus du bloc, alors qu’il n’avait qu’une quinzaine d’années. (Famille pour VA)
Nik Mujanovic, en pleine attaque au-dessus du bloc, alors qu’il n’avait qu’une quinzaine d’années. (Famille pour VA)

On dit souvent que le mental prime au volley-ball. Que ce soit dans les moments difficiles ou les bons, les médias en parlent toujours. Que penses-tu du très bon début de saison de Nik ?

« Il faut savoir que Nik n’est pas un “projet familial”, et je n’ai pas l’expérience du haut niveau pour lui donner des conseils sur le plan mental dont un joueur professionnel a besoin. C’est l’histoire de Nik depuis le début, et jusqu’à présent, il s’en sort très bien. Cette saison, il a très bien commencé, Tours est une bonne équipe, avec de bons joueurs à tous les postes. J’espère que le reste de la saison sera aussi bon que le début. »

Nik a déjà marqué l’histoire de la Marmara SpikeLigue la saison dernière. Si tu devais décrire le parcours incroyable de ton fils avec Paris et Poitiers en quelques mots, que dirais-tu ?

« Il nous a vraiment impressionnés par son jeu, première année en MSL et déjà parmi les meilleurs joueurs du championnat, surtout pendant les play-offs. Il avait été invité pour aider l’équipe de Poitiers, mais il a beaucoup contribué. »

Nik Mujanovic, souriant, avec ses statistiques de la saison 2024-2025 affichées à gauche de la photo. (Hélène Matrat)
Nik Mujanovic, souriant, avec ses statistiques de la saison 2024-2025 affichées à gauche de la photo. (Hélène Matrat)

Quel est ton plus beau souvenir avec Nik jusqu’à présent dans sa jeune carrière ?

« J’adore le voir sur le terrain avec le sourire, en train de prendre du plaisir à jouer au volley-ball. »

Que souhaites-tu pour ton fils à l’avenir ?

« Qu’il reste heureux et continue d’être cette belle personne qu’il est déjà.  »

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