Si la Belgique est une nation incontournable du football, battue 1-0 par la France en demi-finale de la Coupe du monde 2018, elle reste bien moins en vue sur la scène internationale du volley-ball. Historiquement, elle n’a jamais été considérée comme une grande puissance de la discipline. Pourtant, la sélection masculine dispute cette année la neuvième fois le Championnat du monde, après ses précédentes participations : 1949 (9e), 1956 (17e), 1966 (14e), 1970 (8e), 1974 (10e), 1978 (18e), 2014 (17e) et 2018 (10e).
Cette qualification s’inscrit dans une dynamique positive après un tournoi de qualification olympique 2023 où la Belgique, avec 4 victoires et 3 défaites (15 points), est passée tout près d’un exploit. Malgré un bon parcours, elle n’a pas décroché son billet pour Paris 2024, devancée au nombre de victoires par le Canada (5 victoires, 2 défaites, 15 points). Tout s’est joué lors du dernier match contre la Bulgarie : une victoire, même au tie-break, aurait permis aux Belges de dépasser le Canada, mais leur défaite 3-2 leur a coûté une qualification historique.
Ce genre de scénario, aussi frustrant soit-il, fait partie du chemin de la construction d’un groupe. Il forge l’expérience et peut aussi agir comme un révélateur, comme le souligne le central belge Wout D’Heer (24 ans, 2m03) : « On a raté les qualifications pour les JO (Jeux Olympiques) il y a deux ans pour peu de chose contre la Bulgarie, donc on savait qu’on avait le niveau pour rivaliser avec les meilleures équipes du monde. »
Un Mondial plus que réussi
Les Belges ont disputé la phase de groupes du Championnat du monde (12 au 18 septembre) aux Philippines, dans le groupe F, aux côtés de l’Italie (2e au classement mondial), de l’Ukraine (17e) et de l’Algérie (92e). Un groupe relevé, dans lequel l’équipe dirigée par Emanuele Zanini a réalisé un parcours exceptionnel : trois victoires en trois matchs. La Belgique a battu l’Ukraine 3-0, l’Italie 3-2, puis l’Algérie 3-0, terminant ainsi première de son groupe, une véritable surprise à ce niveau. « Finir premiers du groupe et battre l’Italie, championne du monde en titre, c’était une grosse surprise », reconnaît le central belge Wout D’Heer.
La victoire face aux Azzurri est en effet un véritable exploit. Champions du monde en titre, les Italiens avaient remporté le dernier Mondial en 2022 en s’imposant 3 sets à 1 face à la Pologne. Pour D’Heer, ancien joueur de Taranto et futur central de la Lube Civitanova, c’était un moment presque irréel : « J’avais vraiment l’impression de rêver ! Battre une équipe avec autant de joueurs de haut niveau, c’est incroyable. »
Car oui, l’Italie, au même titre que la Pologne, fait partie des sélections les plus régulières et performantes du volley mondial. Au cours de l’année, seules trois équipes étaient parvenues à la faire tomber avant ce Mondial : la France, le Brésil et la Pologne. La Belgique devient donc la quatrième équipe à battre les Azzurri cette année, une performance de taille pour les Red Dragons.
Wout d’Heer prévient : « Ce sera difficile »
Sam Deroo, capitaine de l’équipe belge, et ses coéquipiers disputeront dimanche leur huitième de finale, avec une place en quart de finale à décrocher. Dans cette sélection où la majorité des joueurs évoluent en Belgique (seuls quatre jouent à l’étranger : Ferre Reggers et Seppe Rotty à Milano, Sam Deroo au Lokomotiv Novossibirsk, et Wout d’Heer à la Lube Civitanova), Wout souligne que ce match de huitième ne s’annonce pas simple. Central de l’équipe depuis 2019, avec une première sélection lors de la Golden League, il explique : « Je pense que chaque équipe mérite sa place en huitièmes de finale, donc ce sera forcément un match difficile. » Les Belges affronteront la Finlande, 18e au classement mondial, une équipe dirigée par Olli Kunnari qui s’est imposée en phase de groupes face à la France et la Corée du Sud.
Pour battre l’équipe de Luka Marttila, la Belgique, emmenée par Ferre Reggers, meilleur marqueur de la phase de groupes du Mondial avec 73 points, devra s’appuyer sur ses atouts, notamment un bloc-défense solide et sa capacité à récupérer de nombreux ballons. Ce match sera suivi par une fan base belge en pleine expansion, grâce aux récentes performances de l’équipe. « De plus en plus de personnes commencent à nous suivre et à croire en nous », nous confie Wout d’Heer.
Côté belge, le programme est clair : samedi, deux séances vidéo sont prévues, suivies d’un temps de repos essentiel avant un entraînement destiné à préparer au mieux ce match à élimination directe, programmé dimanche à 14h00 (heure française). Ce repos est crucial au regard des efforts physiques et mentaux que demande cette compétition prestigieuse, qui a déjà vu plusieurs favoris chuter dès la phase de groupes.