VolleyActu : Comment décrirais-tu Nik lorsqu’il était enfant ?
Šemso Mujanovič : « Nik était un enfant très actif, il s’intéressait à beaucoup de choses : le ski, le basket, le football, le karaté, la batterie. Nik a toujours été plus grand que les autres enfants et il aimait vraiment être entouré d’autres enfants. Il a une sœur aînée, et il a toujours essayé de la rattraper dans toutes sortes d’activités et de sports ; on peut dire qu’il a toujours été compétitif. »
Tu as mentionné qu’il aimait le sport en général, et il en a pratiqué plusieurs. Est-ce toi qui as décidé de l’inscrire au volley-ball, ou a-t-il demandé lui-même ?
« C’était sa décision et son souhait de jouer au volley-ball, nous, nous préférions le basket. »
Dans votre famille, le sport a-t-il une place, et le volley en particulier ?
« Mon opinion (et elle reste la même aujourd’hui) est que les jeunes enfants devraient pratiquer beaucoup de sports différents. Mais il est vrai que le volley-ball fait partie de notre famille : j’ai joué au volley-ball, et ma fille (la sœur de Nik) aussi, jusqu’à ses 16 ans. »
À quel âge Nik a-t-il commencé à jouer au volley-ball ?
« Je ne suis pas sûr, je pense qu’il était en quatrième année de primaire, donc probablement vers 9 ou 10 ans. »
Imaginiez-vous qu’il atteindrait un tel niveau quand il a commencé ?
« Non, au début, c’était juste un sport parmi d’autres qu’il voulait essayer. Mais vers 15 ans, il est venu me voir et m’a demandé à s’entraîner davantage. Alors je l’ai aidé à faire plus de travail, surtout lié à l’athlétisme : comment améliorer ses sauts, courir plus vite, gagner du muscle. Chaque année, il progressait davantage parce qu’il s’entraînait plus dur (et plus souvent) et qu’il commençait à étudier les aspects techniques du volley-ball. C’est alors que nous avons vu qu’il avait un grand potentiel, et aussi, il grandissait beaucoup. À 16 ans, il faisait presque 2 mètres. »
Parce que tu es spécialisé en athlétisme ?
« Non, je ne suis pas spécialisé en athlétisme, mais je suis professeur de sport (d’éducation physique), donc je connais un peu ce domaine. »
On sait que, enfants, on rêve beaucoup. Devenir sportif professionnel est un rêve pour beaucoup. En tant que père, que penses-tu qu’il est important de transmettre à un enfant comme Nik, qui rêvait de faire carrière dans son sport ?
« À mon avis, être un athlète professionnel, c’est très difficile. Les enfants ne savent pas ce que cela signifie vraiment d’être un joueur de volley-ball professionnel. Les déceptions quand tu perds, quand tu te blesses, quand l’entraîneur te laisse sur le banc, quand les médias critiquent ton jeu… Il y a plus de mauvais moments que de bons dans le sport professionnel. Mais c’est le rêve de Nik, donc en tant que parent, je le soutiendrai et je resterai à ses côtés. Mon message est simple : il est important de rester humble, d’être sociable avec les autres joueurs, de s’amuser et de prendre plaisir à jouer. Si tu as un rêve et que tu travailles dur, alors tu peux atteindre les étoiles. »
On dit souvent que le mental prime au volley-ball. Que ce soit dans les moments difficiles ou les bons, les médias en parlent toujours. Que penses-tu du très bon début de saison de Nik ?
« Il faut savoir que Nik n’est pas un “projet familial”, et je n’ai pas l’expérience du haut niveau pour lui donner des conseils sur le plan mental dont un joueur professionnel a besoin. C’est l’histoire de Nik depuis le début, et jusqu’à présent, il s’en sort très bien. Cette saison, il a très bien commencé, Tours est une bonne équipe, avec de bons joueurs à tous les postes. J’espère que le reste de la saison sera aussi bon que le début. »
Nik a déjà marqué l’histoire de la Marmara SpikeLigue la saison dernière. Si tu devais décrire le parcours incroyable de ton fils avec Paris et Poitiers en quelques mots, que dirais-tu ?
« Il nous a vraiment impressionnés par son jeu, première année en MSL et déjà parmi les meilleurs joueurs du championnat, surtout pendant les play-offs. Il avait été invité pour aider l’équipe de Poitiers, mais il a beaucoup contribué. »
Quel est ton plus beau souvenir avec Nik jusqu’à présent dans sa jeune carrière ?
« J’adore le voir sur le terrain avec le sourire, en train de prendre du plaisir à jouer au volley-ball. »
Que souhaites-tu pour ton fils à l’avenir ?
« Qu’il reste heureux et continue d’être cette belle personne qu’il est déjà. »