Ino Dukic : « Nous avons vraiment des qualités et je sens que nous pouvons performer sur ces championnats du monde. »

Ino Dukic élu meilleur pointu de l'Euro U18 en 2024
Ino Dukic élu meilleur pointu de l'Euro U18 en 2024 (CEV)
Ino Dukic, jeune talent prometteur du volley-ball français et issu d’une famille de volleyeurs, évolue en Ligue B durant la saison. L’été, il porte les couleurs de l’équipe de France jeune dans les plus grandes compétitions internationales. Avant le coup d’envoi du championnat du monde U19, prévu en Ouzbékistan du 24 juillet au 3 août, il a accepté de répondre à nos questions.

VolleyActu : Chez les Dukic, le volley, c’est une affaire de famille ! T’as toujours été plongé dedans ou t’as essayé d’autres sports quand t’étais plus jeune ?

Ino Dukic : « Depuis tout petit j’ai eu la balle de volley entre mes mains. Mon frère joue au volley (ligue A) , ma mère a joué au volley et mon père, qui lui est aussi actuellement mon entraîneur. Je faisais du foot pendant 4 ans mais impossible pour moi de quitter des yeux la balle de volley. J’essaye de recopier les traces de mon frère et de mon père, en espérant réussir et avoir une belle carrière ! »

Quel a été ton parcours avant d’intégrer le club de Saint-Quentin ?

« Avant Saint-Quentin, je faisais un peu de foot. Mais comme mon père était entraîneur au club du Grand Nancy VB, j’assistais tous les jours à leurs entraînements. C’est ce qui m’a donné envie de me lancer dans le volley. Depuis, je n’ai joué que pour Saint-Quentin. »

Tu joues réceptionneur attaquant en club, mais tu es utilisé comme pointu en équipe de France. Pourquoi ce changement de poste ?

« Avant les championnats d’Europe U18, je jouais en tant que réceptionneur-attaquant. Mais lors d’un match amical, l’entraîneur a décidé de me faire jouer à la pointe, un poste que je n’avais jamais occupé et que je n’avais jamais voulu jouer. Ce poste m’a permis de remporter le championnat d’Europe, mais aussi le titre de meilleur pointu ! Depuis ce jour-là, j’adore jouer à la pointe. Cependant, dans mon club, je joue aussi en tant que réceptionneur-attaquant et pointu. »

Est-ce que tu arrives facilement à passer du rôle de réceptionneur-attaquant en club à celui de pointu en sélection nationale ?

« Quand je passe de réceptionneur-attaquant à pointu, je ne trouve pas cela dérangeant de changer de poste, surtout quand on se sent très bien dans son équipe. Il n’y a aucun problème pour moi à changer de poste et, bien évidemment, à essayer d’emmener mon équipe vers la victoire. »

Tu as eu 18 ans en mai, et tu avais rejoint Saint-Quentin la saison dernière alors que tu n’en avais que 17. Aujourd’hui, tu évolues déjà à un niveau élevé : qu’est-ce que ça te fait de jouer aussi jeune à un tel niveau de compétition ?

« C’est un immense plaisir pour moi de jouer dans une compétition de haut niveau. Je pense que beaucoup de jeunes aimeraient être à ma place, donc j’en profite le plus possible, en essayant de montrer que, peu importe l’âge, nous pouvons être bons. Maintenant, je suis majeur, donc il n’y a plus d’excuses : on ne peut plus dire que je suis jeune. J’appartiens à la cour des grands. »

Ino Dukic avec le maillot de Saint-Quentin lors d’un match.
Ino Dukic avec le maillot de Saint-Quentin lors d’un match. (emma.syheart)

Lors de la saison 2024 / 2025 en Ligue B, tu as réalisé une belle performance, même si tu n’as pas participé à tous les matchs. Avec 205 points marqués, 45% de réussite en attaque, 31% de réceptions positives, 7 aces et 19 blocs, que retiens-tu de cette saison ?

« Je retiens énormément de positif de cette saison. Je suis très content de la manière dont elle s’est déroulée pour une première expérience dans la cour des grands. Malgré quelques moments plus difficiles, j’ai vraiment apprécié cette saison dans son ensemble. Et j’ai déjà hâte de commencer la prochaine ! »

Tu joueras encore à Saint-Quentin la saison prochaine, sous la houlette de l’entraîneur Dario Dukic, qui n’est autre que ton père. Comment vis-tu le fait d’être entraîné par ton père ?

« Du moment où Dario Dukić et moi entrons sur le terrain, il n’y a plus de père et fils. Je deviens son joueur, et lui, mon entraîneur. Même si je suis son fils, je suis loin d’être le “chouchou” de l’équipe, beaucoup de personnes l’ont remarqué. Pendant les entraînements, je souffre beaucoup, mais les résultats sont là, et cela prouve que Dario Dukić est un entraîneur qui m’a permis de progresser énormément en volley-ball ! »

Saint-Quentin a fait venir des recrues de premier plan comme Julien Faganas, Nicolas Maréchal, Ardo Kreek et Tomas Ruiz. Le club affiche clairement de grandes ambitions. Tu vas avoir beaucoup à apprendre auprès de ces joueurs expérimentés. Sur le papier, cette saison te fait-elle particulièrement rêver ?

« Oui, forcément, avec des joueurs comme ceux-là, on a des objectifs assez élevés. J’ai hâte d’apprendre aux côtés des plus grands, notamment avec Nicolas Maréchal, qui a eu beaucoup de sélections en équipe de France et qui, je pense, pourra me conseiller dans mon jeu grâce à toute
son expérience. »

On parle de rêves, quels sont ceux qui te portent le plus dans ta carrière de volleyeur ?

« L’un de mes rêves est bien entendu de remporter une médaille d’or lors des JO avec l’équipe de France. En attendant je me concentre à mon objectif de l’année qui est de remporter les championnats du monde qui arrive cet été. »

Avant la reprise en club, tu vas disputer le championnat du monde U19 en Ouzbékistan, du 24 juillet au 3 août. Vous serez dans la poule B, face au Canada, à l’Algérie, à la Chine, au Japon et à la Bulgarie. Tu fais partie des 14 joueurs sélectionnés et tu occuperas le poste de pointu, partagé avec Nowaczyk. Comment se passe la préparation avec l’équipe avant ce grand rendez-vous ?

« Nous sommes actuellement en Pologne, où nous avons disputé des matchs amicaux contre la sélection polonaise. Nous avons joué quatre rencontres, avec deux victoires et deux défaites. Le 15 juillet, nous partirons pour Ankara, en Turquie, où nous jouerons plusieurs matchs amicaux contre la sélection turque jusqu’au 22 juillet. Ensuite, nous prendrons la direction de l’Ouzbékistan. »

Quels seront, selon toi, les adversaires les plus redoutables dans votre poule ?

« C’est difficile à dire, mais nous savons que la Chine a remporté le championnat asiatique, ce qui en fait un adversaire redoutable. Le Japon aussi peut être très fort. Nous connaissons bien la Bulgarie, car nous les avons affrontés l’année dernière : ce sera un match à ne pas prendre à la légère, même si nous les avons déjà battus. En ce qui concerne les autres équipes, nous n’avons pas beaucoup d’informations, donc il faudra observer, s’adapter et nous préparer au mieux. »

Ino Dukic lors de l'Euro U18
Ino Dukic lors de l'Euro U18 (CEV)

L’année dernière, tu as remporté l’Euro U18 et été élu meilleur pointu de l’équipe type. Quelles sont tes ambitions pour cette nouvelle saison internationale ?

« Mes ambitions cette année vont être d’apporter le meilleur à mon équipe afin d’espérer le plus haut résultat. Je pense toujours à la performance de l’équipe avant mes performances individuelles. Et pour moi nous avons vraiment des qualités et je sens que nous pouvons performer sur ces championnats du monde. »

Je reviens sur ton âge : comment tu fais pour concilier ta saison en club, tes matchs avec l’équipe de France jeunes, et ton parcours scolaire ?

« Tout cela nécessite beaucoup d’organisation. J’essaye d’organiser mes journées au mieux durant la saison et je peux compter notamment sur le soutien de ma famille dans l’optimisation de mes heures et dans le soutien mental qui me semble très important. Les saisons estivales avec les équipes de France marquent une nouvelle aventure et donc j’essaye de séparer au mieux ce que j’ai pu vivre cette saison à Saint-Quentin, et ce qui va m’attendre cet été en essayant de repartir de zéro »

Et au niveau des études, tu fais quoi ?

« Cette année j’ai fini mon année de terminale où j’ai obtenu mon bac et l’année prochaine je pense m’orienter vers un BPJEPS c’est un secteur qui m’intéresse beaucoup. »

Quels sont les joueurs qui ont été tes modèles, ceux qui t’ont inspiré et qui t’inspirent encore aujourd’hui ?

« Je ne vais sûrement pas vous surprendre, mais mon frère et mon père ont été mes tout premiers modèles dans le monde du volley. Cependant, ce qui est assez surprenant, c’est que le joueur qui m’a le plus inspiré, c’est Vladimir Grbić, grâce à ses très bonnes capacités physiques !»

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